dimanche 22 avril 2007

O comme … O’Browni

.
Dieu a fait les O’Bibini, les Noirs, et les O’Browni, les Blancs, m’a dit un jour un chauffeur de taxi twi. (Et les autres ?)

O’Browni, le surnom dont se voit affublé tout Blanc au Ghana. Par les chauffeurs de taxi, qui vous hèlent et vous klaxonnent à chaque mètre (les Blancs sont riches et faibles, ils ne peuvent marcher au soleil) ; par les enfants, qui vous suivent en courant, parfois dans l’espoir d’être photographié (à ce propos, mon appareil photo, vieil appareil argentique ramené d’Arménie, suscite toujours une grande déception : on ne peut voir ensuite la photo prise…), parfois pour vous demander de l’argent ; par les passants même, qui remarquent seulement, « O’Browni », lorsqu’ils vous croisent, comme s’ils le disaient, juste pour eux…
.

.
Cet état de fait est très pesant au début : on est systématiquement montré du doigt, même si le doigt n’est ni colérique, ni indigné. On est un Blanc, on nous le rappelle à chaque pas. Puis, comme pour tout, on s’habitue…

L’image du Blanc au Ghana… Bien sûr, comme je l’ai dit précédemment, le Blanc est riche et faible. Riche surtout, donc souvent sollicité, pour acheter, donner, etc. Riche, donc les prix qu’on lui propose sont systématiquement multipliés. Mais il n’y a pas, ou, du moins, je n’ai pas ressenti, de rancœur liée à l’esclavage, à une potentielle exploitation, un potentiel pillage, de l’Afrique par les Blancs. Plus, une franche indifférence : le seul avantage notoire des Blancs, c’est qu’a priori, ils ont de l’argent. Mais un Blanc, seul, en particulier jeune, pourra presque toujours négocier, pour rétablir de vrais prix. A l’inverse, un groupe de trois ou quatre Blancs, plus âgés, ne le pourra presque jamais.
.

Photos d'enfants à Cape Coast. Benoît.
.

1 commentaire:

alban a dit…

c'est original que ça soit o'browni, et pas o'whiti, n'est-il pas?