samedi 28 avril 2007

D comme ... Développement : les acteurs

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Première impression : Accra est une ville qui bouge, qui se développe à toute vitesse. Une réelle dynamique ascendante. Pas aussi forte que la Chine naturellement, mais cela me semble néanmoins tout à fait remarquable, comparé aux autres pays en développement que j’ai pu visiter, l’Arménie, dans une spirale descendante, ou encore, les petits villages du Burkina, immuables dans leur grande pauvreté – je n’ai pas encore eu l’occasion de rester suffisamment longtemps dans des petits villages ghanéens pour me forger une opinion quant à leur niveau et potentiel de développement.

Une poussée de développement puissante, donc, avec, également, une formidable montée des inégalités, comme c’est parfois le cas lorsque le processus de développement est si peu encadré…

Qui sont les acteurs de ce développement ? Comme je l’ai déjà dit précédemment, le Ghana, c’est une minorité de très riches Ghanéens et expatriés, généralement embauchés dans des multinationales, et une très large majorité de très pauvres. Entre ces deux extrêmes, une toute petite classe intermédiaire, principalement composée d’étrangers, une petite classe d’entrepreneurs togolais, ivoiriens, libanais, indiens, chinois. Une classe d’entrepreneurs, qui a toute sa place, dans un pays où le sens du management, la capacité à gérer un projet ou une équipe, à anticiper les évolutions d’un problème donné, à être autonome face à une idée nouvelles, font défaut. Des entrepreneurs qui mettent en place toutes sortes de petits commerces, gèrent une équipe de deux, trois, quatre personnes – compte tenu des coûts du travail, dérisoires (certains Ghanéens sont payés moins de 40 centimes la journée), les entreprises sont très vite rentables.

A cette occasion, je remarquerai deux points : tout d’abord, sont clairement privilégiés les liens commerciaux avec la Chine ou l’Inde, beaucoup plus qu’avec les Etats-Unis ou l’Europe, deux entités qui reculent également en terme de prestige – quoique les Etats-Unis, les rappeurs américains entourés de minettes et couverts de chaînes, continuent de fasciner…
Par ailleurs, il me semble que ce sont les petits entrepreneurs qui développent, renforcent, multiplient, le tissu industriel du pays, beaucoup plus que les multinationales, qui rapatrient une très large partie des bénéfices, et surtout, n’embauchent qu’un nombre finalement limité de Ghanéens, et proposent des produits généralement trop onéreux pour lancer une consommation de masse. A l’inverse, notons que l’implantation des capitaux étrangers, favorisée par la politique de Rawlings dans les années 90, a permis de favoriser des transferts non négligeables, en termes de technologies, de méthodes de travail – et ce n’est pas inutile ici – etc.

Je reviendrai sur le rôle de l’Etat dans le développement par la suite.
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