jeudi 19 avril 2007

G comme ... Ghanéen

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Ou comment tenter de dépeindre les grandes caractéristiques du peuple ghanéen, sans tomber dans les généralités, les raccourcis, les clichés, les lieux communs …

En réalité, cet exercice me semble fort périlleux, et je ne suis pas certaine d’éviter ces écueils. Néanmoins, je me lance, pour poursuivre l’exercice, non moins périlleux, qui consiste à retracer mes impressions ici …

Pour commencer, je ne reprendrai pas les descriptions touristiques, les Ghanéens sont très gentils, accueillants, ils aiment la musique traditionnelle – en plus, c’est faux : si je suis assez d’accord pour dire que la plupart des Ghanéens sont, gentils, j’attends toujours de découvrir, la musique traditionnelle ghanéenne…

Je suis en effet plus marquée par une capacité à être amorphe, une population qui ne bouge pas, qui ne sort pas le soir… Globalement, une population très indifférente au monde qui l’entoure, presque … passive.
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Cela se ressent à différents niveaux, du marchand de boissons, sur le bord de la route, qu’il faut littéralement secouer si l’on ne veut pas mourir de soif – et ceci est vrai dans toutes les boutiques : l’entrée d’un client est plus souvent saluée par des grognements, quel est l'impudent qui me réveille, que par un sourire – à celui, qui s’avoue absolument indifférent à toute question internationale ; et, ceux aussi qui opinent à n’importe quelle proposition, pour n’avoir jamais besoin, de prendre position, d’aller vérifier une information…

Je dirais, les Ghanéens sont souvent peu curieux, même des différentes régions de leur pays. On peut avoir le sentiment qu'ils sont enclin à... l'indifférence.

Il semblerait en outre que ces caractéristiques, ne soient pas partagées avec les populations des pays proches : ces dernières seraient, d'après plusieurs observateurs, par exemple plus intéressées par les questions de politiques, nationales ou internationales, entreprenantes, …

Pourquoi ? Certains font remarquer que la population du Ghana, enclave anglophone dans une région majoritairement francophone, n’a pas facilement accès aux informations internationales, majoritairement diffusées en français ; qu’il y a moins de liens, d’échanges, culturels par exemple, avec les pays limitrophes et francophones.

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L’explication est également, naturellement, à rechercher au niveau de l’éducation : le système éducatif est réputé au Ghana, les facultés permettant à un, petit, certes, mais néanmoins non négligeable, nombre, de Ghanéens, de poursuivre des études très spécialisantes ; par ailleurs, l’école est gratuite jusqu’à un âge assez élevé – même si l’argent reste un problème, les familles devant payer la cantine… Néanmoins, il semble que l’éducation, au Ghana, ne soit pas globale, ne cherche pas la formation de l’esprit, le développement de l’ « esprit critique »… Conséquence d’une éducation à l’anglo-saxonne, trop spécialisante ? Ou bien, l’idée même d’ « esprit critique » est-elle occidentale, difficilement transmissible en tant que telle ? Il est en effet tout à fait possible d'envisager une autre démarche que l'examen critique à l'Occidentale, pour pouvoir se positionner, de manière autonome et lucide, face à une nouvelle idée.

Toujours est-il que cette situation est très, problématique, les Ghanéens étant généralement très démunis devant toute idée, situation, nouvelle, car très peu autonomes… Et ceci peut peut-être expliquer l’indifférence, la passivité… et vice versa…

Pour finir, éducation et culture sont évidemment indissociablement liés : il est difficile de savoir si, une mutation en profondeur du système éducatif ghanéen (est-elle possible en ce sens?) aurait des répercussions sérieuses sur, ce que l’on appelle communément, les mentalités…

Ce message était très long, je l'ai donc agrémenté de photos ... qui n'ont rien à voir : des enfants sur la plage, à Cape Coast.

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3 commentaires:

alban a dit…

très intéressant. je me suis souvent fait cette remarque concernant les choix de vie: constater que de nombreuses personnes subissent leur vie plutôt que de la vivre, sans chercher à en découvrir ou a en comprendre le sens. c'est peut-etre un ressenti très occidental ou bourgeois, lié au fait que nous avons de nombreux choix pour orienter notre vie, mais c'est néanmoins marquant.

AXELLE a dit…

Mon expérience ici m'amène à penser que c'est plus culturel, qu'une simple question de niveau de vie. Même si, évidemment, on peut penser que la culture est influencée par le niveau global de richesse du pays ... et vice versa (mais c'est une autre question)

Anonyme a dit…

Interesting to know.