vendredi 20 avril 2007

G comme ... Ghana@fifty

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Le 6 mars dernier, le Ghana fêtait ses cinquante ans, cinquante ans depuis l’indépendance, le 6 mars 1957. A cette occasion, deux remarques, l’une concernant l’indépendance, l’autre la célébration de l’indépendance.

Compte tenu du constat émanant de mon précédent message, on ne peut qu’être surpris : pourquoi est-ce ce pays qui, le premier de l’Afrique de l’Ouest, a proclamé son indépendance ? Etait-ce un mouvement du peuple, ce qui paraît bien improbable au vu de ce que semble être aujourd’hui le peuple ghanéen – un peuple dont les individus sont largement indifférents à ce qui les entoure, un peuple qui s’en fout ? Etait-ce le résultat des seuls chefs de file des partis qui manoeuvraient pour l’indépendance ? Ces chefs bénéficiaient-ils de l’accord tacite des différentes ethnies, d’une majorité du peuple ?

A l’occasion des cinquante ans du Ghana, la capitale s’est recouverte de drapeaux ghanéens. Rouge, vert, jaune, l’étoile noir. Tous se proclamaient fiers d’être ghanéens, la télévision passait en boucle des spots pour féliciter le Ghana, et enjoindre à chacun d’être fier de son pays. Spots que l’on pouvait ressentir comme quasi propagandistes. Devant l’exubérance de certains Ghanéens, la même question ressort : toute sorte de patriotisme exacerbé ne peut-elle pas devenir un danger, une menace, dans un pays où la population est peu accoutumée à se positionner, de manière autonome, face à une idée nouvelle, peu habituée à faire preuve d’esprit critique ?



Labadi Beach, Accra, le 6 mars 2007, les Ghanéens se retrouvent sur la plage pour fêter l'indépendance. Nicolas.


Parallèlement, on retrouve encore, cet aveuglement, dans le mythe de l’Occident, et principalement des Etats-Unis, mythe plus exaspérant que menaçant, mais particulièrement accru par une forme de crédulité.

Naturellement, on ne peut généraliser ces remarques à l’ensemble des Ghanéens. Néanmoins, même un certain nombre de Ghanéens formés à la faculté semblent parfois sombrer dans ce type d’écueils, par exemple, être sur que, sitôt arrivé aux Etats-Unis, ou en Europe, on devient riche…



Labadi Beach, Accra, le 6 mars 2007. Au loin, des drapeaux ghanéens, aux couleurs du panafricanisme. Nicolas.
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